Cochon d'Allemand de Knud Romer ***

Publié le par Mireille

undefined Première lecture pour le Nom de la Rose 2008.
Catégorie "Animal dans le titre"

undefinedKnud Romer est né en 1960 d'un père danois et d'une mère allemande. Dans ce roman autobiographique, qui ne peut laisser indifférent, il raconte ses souvenirs d'enfance.

Tout d'abord, on ne peut qu'être attendri par les regards d'enfant que porte Knud sur son grand-père dont les projets les plus fous sont voués immanquablement à l'échec, sur sa grand-mère défigurée par une explosion qui fait un goulasch inoubliable, ou sur son oncle Helmut dont le corps « recrache » des morceaux de grenade.

Mais, comment rester insensible à la crauté des camarades de classe dont le petit Knud était le souffre-douleur pour la simple raison que sa mère était allemande? A l'école, il subit les pires humiliations: même dans les années 60, être fils d'une Allemande suffisait à être considéré comme un traître, un vaurien, un « cochon d'Allemand ».

Quant aux adultes, ils ne valent pas mieux que les enfants. Ils font bien comprendre à la mère de Knud qu'une Boche n'est pas la bienvenue au Danemark. « Lorsque nous franchissions le seuil de l'épicerie qui se trouvait à Enighedsvej, un soudain silence s'instaurait, les gens nous regardaient puis, nous tournaient le dos. (...) Mère demandait un pain blanc, un pain de seigle, un litre de lait entier et un paquet de beurre. (...) On lui refilait du lait qui avait tourné, du beurre rance, du pain rassis et on la trompait sur la monnaie. » Témoi du mépris permanent dont est victime sa mère, mais trop petit pour la défendre, Knud ne peut que témoigner son amour à cette ancienne Résistante que les Danois prennent pour une Nazie et qui se réfugie dans l'alcool.

Un bel hymne à l'amour dont les dernières paroles de Knud à sa mère mourante résume toute l'intensité: « Süβe Mutti, ich hab' dich so lieb. »


Mais, le seul reproche que je ferais à l'auteur, -raison pour laquelle je ne classerai pas ce roman dans mes coups de coeur-, est le manque de structure du récit. On passe du coq à l'âne en quelques interlignes seulement: on a du mal à s'y retrouver dans l'arbre généalogique, ou dans la succession des événements passés et présents. Cette confusion nuit à la fluidité de la lecture.

Les Allusifs, 2007 - ISBN: 978-2-9228-6862-3

 


Cathulu et Chiffonnette ont beaucoup aimé. (Voir également les liens sur leur blog.)

Publié dans Le Nom de la rose 2008

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G
Ça a l'air vraiment bien!
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C
Je suis en train de le lire !
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N
Je l'ai dans ma LAL. J'ai prévu de l'acheter bientôt. Le problème, c'est que dès que je vais l'avoir, je vais le dévorer. Mais ton billet, et bien d'autres aussi positifs, me donne l'eau à la bouche o)) Merci Mireille.
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F
Je devrais bientôt le lire et j'ai hâte !!
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K
J'en entends parler, j,en entends parler... mais je n'arrive pas à me décider à le noter!!! Je vais finir par l'acheter sur un coup de tête, alors qu'il ne sera pas dans ma liste... je commence à me connaître!
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